L’ancien numéro deux du gouvernement n’a pas été tendre avec la majorité suite au bras de fer qui l’oppose à l’église. Dans sa page Facebook, il a fait une sortie au vitriole ce 19 octobre contre les mesures liées au prolongement de la fermeture des lieux de culte jusqu’au 30 octobre 2020.
Pour lui, les autorités cherchent à faire taire les responsables de l’église connus pour leur engagement. «L’interdiction annoncée est une immixtion flagrante dans le déroulement d’un rituel qui constitue précisément le cœur du culte», a-t-il dénoncé. D’après lui, cette décision « révèle le véritable objectif du gouvernement, à savoir la réduction au silence du discours moral».
L’ancien locataire de l’Immeuble du 2 décembre souligne aussi que cette divergence entre le gouvernement et l’Eglise catholique du Gabon «se produit dans un contexte particulier». «Un nouvel archevêque vient de prendre ses fonctions à Libreville. Il hérite d’une situation de mécontentement au sein de l’église ou de nombreux prêtres et fidèles faisaient désormais le reproche à son prédécesseur de se montrer par trop conciliant avec le gouvernement».
Raymond Ndong Sima note également que «manifestement, cette mesure viole un point clef de l’Accord-cadre entre le Saint-Siège et la République gabonaise». «Celui-ci garantit en effet le libre exercice du culte», a-t-il précisé en faisant remarquer qu’«une telle décision, qui n’a aucune chance de prospérer, même en décrétant la persécution des intéressés, va bien au-delà des compétences du gouvernement qui veut, de manière grossière, se saisir ainsi d’un prétexte pour s’immiscer dans le rituel chrétien et le vider de son essence et de sa substance».
Une sortie qui ne laissera pas sans doute les autorités compétentes dans leur indifférence. Des réactions musclées sont attendues au cours des procaïnes heures.