La bataille médiatique interposée que se livre l’église et les autorités locales continue de faire les choux gras de la presse gabonaise. Les sorties des deux cotés se multiplient et chacun campe sur sa décision. Qui de l’Église ou du Gouvernement va capituler le 25 octobre prochain ? s’interroge Gabonactu, ce 19 octobre 2020. Dans les colonnes du site RFI, on peut lire Le pasteur Georges Bruno Ngoussi de l’église Nazareth menace d’ouvrir son église le 25 octobre.
Certains pensent que les mesures de restrictions liées à la covid19 sont les principales sources de tensions alors que d’autres en voient pus loin. L’antagonisme entre une partie de l’église et les autorités locales remonte plus d’un an. Le nouvel archevêque de Libreville dés sa nomination a confondu la notion de « contre pouvoir et « contre le pouvoir ». Il s’est positionné non comme un sentinelle, mais comme un farouche opposant de tous les actes des autorités locales.
C’est dans ce sens qu’il a déclaré après le communiqué du gouvernement sur l’assouplissement des mesures de restrictions qu’il va ouvrir son église le 25 octobre. Monseigneur Jean Patrick Iba-Ba, a indiqué dans un communiqué : « Dimanche 25 Octobre 2020 : ouverture de toutes les paroisses de l’Archidiocèse de Libreville ». Une posture corroborer par d’autres leaders des Eglises Pentecôtistes et Charismatiques de réveil à l’instar des Evêques Mike Jocktane et Jean Baptiste Moulacka.
On se rappelle aussi en juin de la position de l’église lors du vote de la loi sur la dépénalisation de l’homosexualité. Elle avait ouvertement critiqué cette loi et avait battu campagne contre. Il faut que force reste à la loi, le Gabon n »est pas une théocratie, c’est une démocratie.
Exemple du Sénégal, Maroc, Algérie, Egypte…
Dans plusieurs pays laïcs où règne une grande influence religieuse, les mesures des autorités ont été respectées scrupuleusement sans tambour ni trompette : Sénégal, 99% de musulmans et chrétiens, Maroc 99% de musulmans, chrétiens et juifs, Algérie ou Egypte : 100% de fidèles.
Dans ces pays, ce sont même les religieux qui ont pris les devant pour jouer le rôle d’alerte et de riposte. C’est pourquoi au Gabon, on ne comprend pays l’attitude et les provocations de l’église. Alors que même le Vatican a appelé à respecter les consignes sanitaires des autorités politiques, l’Archevêque de Libreville a maintenu sa décision unilatérale de rouvrir sans plus attendre les églises au Gabon. Une défiance vis à vis également du Pape François.
Les religions façonnent les identités et sont souvent inséparables de la vie quotidienne et, plus encore, de la vie politique. Mais cette omniprésence ne doit pas empêcher d’interroger leur bien-fondé et de critiquer leurs dérives.