L’église ne ferme pas, ce qui ferme, c’est le bâtiment pour le culte. Parce que nous sommes église, le corps vivant de notre seigneur Jésus et nous sommes partout. Cette diction doit rappeler aux responsables de l’église gabonaise que les motivations qui les animent sur la réouverture des églises sont autre que religieuses. En effet, il existe plusieurs alternatives : messes en ligne, diffusion radiophonique des cérémonies, des appels à la prière à heure fixe….
Pour rappel, dans plusieurs pays du monde, les lieux de culte ont été des clusters de la covid19. La Corée du Sud longtemps épargnée a connu sa première vague de cas suite à la contamination de milliers de membres d’une église protestante de Séoul en mars 2020. Le plus grand foyer d’infection se situait au sein de l’église Sarang Jeil à Séoul, dirigée par un pasteur conservateur controversé qui est également une figure de proue des manifestations contre le président sud-coréen Moon Jae-in.
En Israël, les juifs orthodoxes sont les premières victimes de l’épidémie due au coronavirus dans le pays. A Jérusalem, ils représentaient les trois quarts des cas de contamination. Les synagogues ont permis une rapide propagation de la pandémie.
Dans l’Hexagone, un rassemblement de plusieurs milliers de personnes organisé par une église évangéliste de Mulhouse, dans le département du Haut-Rhin à l’est du pays, a donné lieu au premier grand “cluster”, soit le point de départ et la diffusion d’un grand nombre de cas de maladies. Des fidèles venus d’Allemagne ont été largement affectés.
En Italie et Espagne, le rassemblement des fidèles a entraîné une large diffusion des cas de contamination faisant ces deux pays les plus affectés en Europe.
En Iran, pays majoritairement musulman, les autorités ont très tôt compris que les mosquées étaient des clusters en raison des pratiques où les contacts entre fidèles étaient prépondérants. Il reste le pays le pus touché en Asie.
Les lieux de culte font évidemment partie intégrante de leurs communautés et sont souvent en première ligne en cas de crise, tant sur le plan pratique que pastoral. L’expérience des épidémies précédentes a montré que ces lieux sont particulièrement bien placés pour instaurer la confiance et l’espoir, contrer la peur et renforcer la résilience communautaire, ainsi que la résilience mentale et spirituelle individuelle. Il est de leur devoir de préserver la santé de tous les fidèles.
Devons nous rester aphones et spectateurs à cette situation qui crispe le pays? non! l’heure es à la responsabilité.