La task force qui audite depuis juin 2020 la dette intérieure gabonaise comprend notamment des consultants d’Ernst & Young. Le précédent examen des créances sur l’Etat gabonais, dont les résultats diffèrent, avait été mené par leurs concurrents de PwC, pour le compte du FMI.
A la suite des nombreuses annonces faites par la présidence ces dernières semaines sur les montants dus par l’Etat à ses créanciers, une conférence de presse devrait être organisée dans les prochains jours pour clarifier les chiffres. Aux côtés des régies financières (dotées de nouveaux dirigeants, la task force qui audite depuis juin les créances privées sur le budget de l’Etat comprend des cadres de Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) et des magistrats rattachés au Bureau du Procureur de la République, mais également des consultants d’Ernst & Young (EY).
Le groupe mène un examen des créances privées sur l’Etat depuis 2012 et, selon les annonces faites par la présidence depuis une semaine, aurait établi que deux tiers de la dette intérieure, soit près de 300 milliards de francs CFA (457 millions d’euros), ne correspondaient pas à des travaux effectifs.
Depuis la semaine dernière, les créances jugées valides et inférieures à 70 millions de francs CFA (105 000 €) commencent à être réglées aux fournisseurs de l’Etat gabonais.
Les résultats du travail mené par Ernst & Young et les hauts fonctionnaires de la task force vont à l’encontre des conclusions d’un premier audit de la même dette intérieure mené l’an dernier par d’autres consultants, ceux de PricewaterhouseCoopers (PwC), et ce à la demande du Fonds monétaire
international (FMI). A la suite de cet examen, le ministre de l’économie Régis Immongault Tatangani, implicitement visé par les multiples annonces de la présidence ces dernières semaines, avait validé 282 milliards de francs CFA de dette intérieure (429 millions d’euros).