Ce dimanche 25 octobre, quelques rares responsables religieux ont décidé, malgré l’interdiction du gouvernement, de rouvrir les lieux de culte. Les fidèles étant très peu nombreux à braver cette interdiction, aucun débordement n’a été signalé. Quelques arrestations seulement ont eu lieu pour des motifs d’ordre public mais aucune « violence » n’est à déplorer. Pour autant, à des fins souvent d’instrumentalisation politique, de nombreuses fake news ont diffusées. L’une d’entre elles particulièrement grossière, a été relayée par l’Eglise catholique, lui faisant perdre un crédit précieux, renseigne la Libreville.
« Dans le cadre de la publication des événements en Eglise de ce dimanche 25 octobre 2020, nous avons publié une information reçue d’une laïque catholique engagée. Cette information, qui faisait état de l’assassinat de l’abbé Saturnin dans son église à Mekambo, est fausse. L’abbé Saturnin se porte bien », indique la page Facebook de l’Eglise catholique au Gabon.
« Nous nous excusons auprès de l’abbé Saturnin et de la communauté catholique. Nous invitons les personnes de bonne foi à vérifier les actualités de notre Eglise qu’elles nous partagent. Faute de quoi, nous ne pourrons plus publier des contributions de laïcs », averti l’Eglise catholique dans son message.
« Le fait qu’une institution comme l’Eglise catholique partage une telle fake news est particulièrement grave. Cela signifie qu’elle ne vérifie pas les éléments qu’elle relaie sur ses réseaux sociaux. Pourtant, il lui aurait été simple de le faire en contactant directement les intéressés », explique un professeur en science de la communication de l’UOB. « Désormais, quel crédit faut-il accorder aux informations qui seront publiés sur cette page ? », s’interroge-t-il.
Cette journée de dimanche a donné lieu à quantité de fake news au Gabon. De nombreux posts Facebook ou tweets font état de « violences policières », « débordements », voire comme ici de « meurtres ». Il s’agit d’une tentative d’instrumentalisation à des fins politiques menée par des activistes proches de l’opposition gabonaise suivant un procédé grossier mais habituel.
Car la réalité, sur place, est très éloignée de l’écho que certains s’en font sur les réseaux sociaux, véritable miroir déformant. Seules quelques arrestations ont eu lieu, sans violence, pour trouble à l’ordre public. Dans leur écrasante majorité, les Gabonais ont respecté les consignes du Gouvernement d’attendre le 30 octobre prochain, soit dans quelques jours seulement, pour retourner dans leurs lieux de Culte.