Accusé de mauvaise gestion et de gabegie financière, les salariés de de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) réclament la tête de leur directeur général, Christian Mavioga. Ils l’accusent six mois d’arriérés de salaire. C’est grâce à la médiation du gouvernement qu’ils ont pu percevoir ses dus après un long combat. Reçu par le ministre du Pétrole le 10 novembre, le secrétaire général de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), Sylvain Mayabi Binet reste optimiste quant à l’avenir de la boite. Il pense qu’une issue favorable sera trouvée pour permettre Onep de trouver son lustre d’antan.
Uni comme un seul homme, le syndicat a vendu la mèche et accuse l’actuel directeur de népotisme et d’incompétent. D’après eux, depuis qu’il est à la tête de cette structure, rien ne marche. « Connu pour son style vestimentaire flamboyant, il serait à l’origine de la perte des certifications précédemment obtenues par l’entreprise, de n’avoir pas pris en compte les recommandations faites lors d’audits financiers, de non paiement des impôts, de non versement des cotisations sociales, d’achats injustifiés de véhicules, d’arriérés de salaires, etc. », lâche les travailleurs.
Pire, les salariés enfoncent le clou, ils révelent qu’un prêt de 3,5 milliards obtenu d’Ecobank dont la destination n’est pas certaine, ainsi qu’une gestion népotique. Alors que les arriérés de salaire s’accumulent (6 mois, bientôt 7), 170 personnes ont été embauchées depuis février. « Principalement des proches du directeur général », souffle une source bien informée. Et celui-ci de citer la propre épouse du DG, Mme Ayo Adibet, qui émargerait à 15 millions de francs CFA de salaire par mois, ou encore son fils, Guy Geslyn Emane Nze, recruté comme chargé d’études, etc.
Pour ne rien arranger, « Guy Christian Mavioga n’aurait pas remis les pieds depuis le mois de juillet dernier au siège social de l’entreprise à Port-Gentil », indique un cadre de l’entreprise.
Dans ces conditions, et si toutes les allégations qui lui sont faites étaient avérées, « on voit mal comment celui-ci pourrait se maintenir à la tête de cette société », tranche un financier de la place de Libreville. « D’autant », ajoute-t-il, que pareille attitude est « à l’exact opposé de la lutte vigoureuse menée actuellement par les autorités gabonaises contre la mauvaise gestion et la lutte contre la corruption ou les détournements de fonds ». Un appel en somme au gouvernement à faire preuve de cohérence.