Ces dernières années, les tentatives extérieures d’influence des débats publics africains se sont multipliées, notamment sur les réseaux sociaux. Après avoir combattu, à plusieurs reprises, ces réseaux d’influences visant les pays africains, notamment en période électorale, Facebook a renforcé ses méthodes de lutte contre ces pratiques.
Facebook vient de démanteler sur sa plateforme trois réseaux d’influence ciblant l’Afrique. Deux d’entre eux sont originaires de Russie et le troisième de France. L’information nous a été fournie par le géant du web dans une conférence Zoom organisée ce mardi 15 décembre.
Les personnes à l’origine de ces tentatives d’influence se sont coordonnées et ont utilisé de faux comptes comme élément central de leurs opérations « pour tromper sur leur identité et sur ce qu’elles font », explique Facebook. « Lorsque nous enquêtons sur ces comptes et que nous les supprimons, nous nous concentrons sur le comportement plutôt que sur le contenu, peu importe qui est derrière ces opérations, ce qu’elles affichent ou si ses initiateurs sont étrangers ou des nationaux », précise le réseau social.
Les réseaux que vient de démanteler Facebook ciblaient, en Afrique et parfois au Moyen-Orient, les personnes qui se trouvent en dehors de leur pays d’origine.
Le premier réseau, d’origine française, était composé de 84 comptes, de 6 pages et 9 groupes sur Facebook, mais également de 14 comptes Instagram. Leur activité, qui a débuté en France, visait principalement la République centrafricaine et le Mali, mais aussi dans une moindre mesure le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie, la Côte d’Ivoire et le Tchad.
Le second réseau d’influence, d’origine russe, comptait 63 comptes, 29 pages et 7 groupes sur Facebook, en plus d’un compte sur Instagram. Il s’est principalement concentré sur la République centrafricaine (RCA), et dans une moindre mesure sur Madagascar, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Mozambique, l’Afrique du Sud et la diaspora centrafricaine en France. Contrairement au réseau français, le réseau russe s’appuyait essentiellement sur des ressortissants locaux de la République centrafricaine et de l’Afrique du Sud.
Le troisième réseau d’influence, également d’origine russe, comptait 211 comptes, 126 pages et 16 groupes sur Facebook, en plus de 17 comptes Instagram. Il s’est concentré principalement sur la Libye, le Soudan et la Syrie. Ce réseau a utilisé des ressortissants locaux de Libye, d’Egypte, du Soudan et de Syrie. Ils ont utilisé de faux comptes pour publier dans les groupes en se faisant passer pour des médias.
Facebook s’est empressé de partager ces démantèlements de réseaux d’influence, qui feront de toute façon partie du rapport mensuel produit par le réseau social, avant les prochaines échéances électorales en Afrique.
Effectivement, le 27 décembre prochain, des élections présidentielles se tiendront au Niger et en RCA. Quoi qu’il en soit, les informations fournies par Facebook montrent que l’influence extérieure dans les débats publics africains est loin de relever seulement de la paranoïa