Le Conseil des ministres qui s’est tenu ce vendredi 18 décembre 2020 a été l’occasion pour l’exécutif de procéder à une nouvelle révision de la Constitution après celle intervenue en 2018. Excepté la révision de l’article 13 relative à la vacance du pouvoir, le gouvernement gabonais a également adopté le projet de loi visant à faire nommer les sénateurs directement par le président de la République.
Le conseil des ministres de ce vendredi 18 décembre 2020 porte décidément en son sein des réformes inattendues et particulièrement curieuses qui poussent même à s’interroger sur la légitimité et la régularité des innovations qui ont été apportées par l’exécutif à la Loi Fondamentale.
Après l’innovation apportée à la Constitution visant à installer à la tête de l’Etat, un collège composé du Président du Sénat, du Président de l’Assemblée Nationale et du Ministre de la Défense Nationale » en cas d’indisponibilité du chef de L’Etat et donc de vacance de la présidence de la République ou d’empêchement définitif du titulaire du poste, c’est la décision du pouvoir gabonais de toucher et changer le processus de désignation des élections des députés dans notre pays.
A cet effet, « Pour ce qui concerne le Parlement, l’article 35 nouveau définit les deux modes de désignation des sénateurs élus, pour une partie, au suffrage universel indirect, et pour l’autre partie, nommés par le Président de la République », a-t-on pu lire dans le compte rendu du Conseil des ministres.
Un changement qui porte atteinte à la vision des pères fondateurs du Gabon qui avaient clairement et pour des raisons régulières et démocratiques installé le suffrage universel indirect par ce qu’il est connu d’appeler les grands électeurs que sont les élus départementaux et municipaux chargés de désigner les sénateurs et donc les membres de la chambre Haute du Parlement.