A dix jours des élections sénatoriales prévues respectivement le 30 janvier et le 6 février, bon nombre de Gabonais s’interrogent sur le rôle et l’essence de cette chambre. Pro comme anti Sénat se livrent à un débat interminable. Alors que celle ci a vocation première de représenter les collectivités locales, de défendre leurs intérêts et de promouvoir la décentralisation.
L’heure est à la mobilisation et à la campagne dans un contexte de Covi19. Les récentes modifications constitutionnelles ont accordé plus de poids au président de la République qui va désigner certains membres du Sénat. Pour beaucoup de Gabonais, cela importe peu, ils justifient que le maintien de la chambre haute du Parlement permet de vivifier et renforcer le débat démocratique dans un état de droit.
Plus loin, l’instauration du bicaméralisme en 1997 visait à contrecarrer l’influence de l’Assemblée nationale, qui, dans son double rôle de législateur et de censeur de l’action gouvernementale, avait considérablement réduit la marge de manœuvre de l’exécutif au lendemain de la conférence nationale. Cette chambre tant décriée par certains a joué pleinement son rôle de contrepoids au cours des 23 ans passés. Il s’y ajoute qu’elle représente le pays profond, par opposition à une caste de privilégiés
Quant aux détracteurs, ils fustigent son manque d’efficacité, car il ralentit les lois votés et le jugent trop coûteuse au contribuable.
Reste à savoir si la 5eme législature sera au rendez-vous au cours des six prochaines années.