La relance de la filière café-cacao est donc une préoccupation majeure pour la CAISTAB, chargé d’assurer, les prix de vente uniques de chaque type de produit. C’est dans cette optique que le ministre de l’agriculture, Biendi Magangda-Moussavou a débuté une campagne pour promouvoir cette idée. Alors que la production de fèves de cacao a été divisée par 120 depuis 1970, les autorités gabonaises s’emploient à redynamiser le secteur, relève l’hebdo Jeuneafrique.
Pour diversifier son économie, le Gabon a décidé de relancer son agriculture. En effet, la production de café-cacao qui est sous l’éteignoir dans les grands bassins de production du Gabon à savoir le Woleu-Ntem et le Haut-Ogooue, a chuté, passant de quelque 4 000 tonnes par an dans les années 1970, avec un record à 17 000 tonnes en 1975, à 500 tonnes aujourd’hui par an, exportés en Espagne, en France, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis.
C’est dans cette optique que la relance de la filière café-cacao consiste en la réhabilitation des plantations dans tout le Gabon, le suivi et l’encadrement des exploitants agricoles, avec comme objectif d’atteindre 4000 tonnes de production nationale, soit 2000 tonnes pour le café et 2000 tonnes pour le cacao. Ce qui devrait permettre d’augmenter sensiblement les surfaces cultivées et apporter de l’aide technique et financière aux agriculteurs notamment dans la province de l’Ogooué Ivindo, où la culture du café/cacao a été intensive par le passé, puis de revoir à la hausse le prix d’achat et la commercialisation du café et du cacao.
Pourtant, malgré une politique agricole nationale destinée à régénérer l’industrie du cacao et du café, un partenariat en juin 2016 entre la CAISTAB et la Société de Transformation et de Développement Rurale (SOTRADER), le financement de la Banque Africaine de Développement (BAD) à hauteur de 550 millions de francs CFA, un plan d’action à 5 milliards de francs CFA d’investissement accordés en novembre 2007 par le Fonds commun pour les produits de base (FCPB), cette filière est toujours en perte de vitesse.
Certes, il existe déjà un certain nombre d’initiatives privées, destinées à valoriser au mieux la production locale de cacao et café. Cependant, rares et peu significatives en termes d’activité, celles-ci relèvent encore trop souvent de l’anecdotique. Pour être couronnée de succès, la relance de la filière ne devra cependant pas se limiter à augmenter la récolte actuelle de fèves. Pour le cacao comme pour le café, le véritable enjeu se situe ailleurs.