La convention de réforme du Franc Cfa d’Afrique de l’Ouest signée entre Alssane Ouattara et Emmanuel Macron était soumise au vote de la Chambre haute du Parlement français. Elle vient ainsi d’être ratifiée, ce qui place la balle dans le camp des pays de l’Uémoa à qui il appartient désormais d’agir.
C’est par une large majorité que les sénateurs français ont adopté la réforme du Franc Cfa, avec 241 voix pour sur 343, ce 28 janvier. Ainsi, par la finalisation du processus de ratification, l’Etat français, en tant que partenaire de cette monnaie unique commune à huit pays d’Afrique de l’Ouest, a entièrement joué sa partition.
Cet accord de réforme, faut-il le rappeler, prévoit trois changements majeurs. Le premier est que les pays de l’Uméoa ne sont plus obligés de déposer la moitié de leurs réserves de change auprès du Trésor public français, comme cela est le cas actuellement. Le deuxième concerne la présence de représentant de la France au sein des organes de gouvernance de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). En troisième lieu, la France s’engage à continuer de garantir la convertibilité illimitée de la nouvelle monnaie qui est appelée à prendre la place du Franc Cfa, en l’occurrence.
En tout cas, la balle est actuellement dans le camp des pays de l’Uémoa à qui il appartient de ratifier le nouvel accord. Mais pour l’heure, seule la Côte d’Ivoire a proposé à son Parlement d’étudier la question, alors que les sept autres pays sont dans l’attentisme le plus total. Ils ne semblent montrer aucun empressement à retirer les sommes portant sur plusieurs milliards d’euros déposées auprès de la Banque de France, au profit du Trésor public français.