En août 2020 au vu des résultats désastreux de Gabon Oil Marketing, conséquences d’une gestion approximative et criminelle et d’une conjoncture sans précédent liée à la crise sanitaire et à la baisse drastiques du prix du baril de Brut, le gouvernement décide en Conseil des ministres de dissoudre cette entité endettée et près de la faillite.
Créée sans véritable vision, Gabon Oil Marketing, filiale commerciale de la Société nationale des hydrocarbures du Gabon ( SNHG – GOC) est surtout connue du grand public pour les nombreux détournements de fonds et les décisions stratégiques, maladroites qui y ont été effectuées entre 2016 et octobre 2019. Une gestion scabreuse qui a conduit les autorités à prononcer sa dissolution pure et simple en août 2020 au risque d’entraîner le groupe entier dans une situation de faillite.
Nommée en novembre 2019, la nouvelle équipe dirigeante du groupe Gabon Oil Company, la maison mère de GOM, a alors pour mission de conduire dans les règles de l’art cette cessation d’activité et les licenciements économiques inévitables qui s’en suivront. La situation l’exigeait. Dans un premier temps, il s’agit de faire cesser l’hémorragie financière de la GOM dont les principaux dirigeants croupissent en prison pour des faits présumés de détournements de fonds publics. Les charges annuelles de Gabon oil Marketing passent de 13 milliards en 2018 à 5 milliards en 2020. Des centaines de contrats léonins sont suspendus, la presse locale en a d’ailleurs largement fait écho.
À partir du mois d’août 2020 la compagnie est dessaisie de ses missions de trading qui sont rétrocédées à la société gabonaise de raffinage(SOGARA). Invités à rester chez eux, en dehors de quelques employés essentiels chargés de conduire les affaires courantes, les employés de GOM continuent de percevoir leurs énormes salaires, payés en temps et en heure.
Ce qui fait croire à certains que l’entreprise est riche, pourtant comme le rappelait à cette époque Edson Mvou le dernier directeur général « Le fait de générer des milliards de chiffre d’affaire faisait croire à tout le monde que l’activité était très rentable ; or, les opérations de négoce et d’approvisionnement qui sont parfois complexes génèrent des marges très faibles dues à un environnement d’extrême volatilité des prix. Malheureusement, ces subtilités ont probablement échappé aux différents acteurs qui ont peut-être pensé que la GOM est une entreprise comparable à celles qui opèrent dans l’amont pétrolier. »
En décembre 2020, après l’enquête diligentée par les services de l’inspection du Travail, autorisation est donnée aux responsables de GOM de procéder au licenciement économique de leurs agents. Des agents pour la pluspart proche des anciens directeurs généraux précédemment limogés. La procédure de licenciement économique sera longuement menée dans le respect de la loi, malgré la récupération à des fins politiques de l’organisation nationale des employés du Pétrole (ONEP). Riches de leurs droits légaux payés le 31 décembre 2020, les anciens employés de Gabon Oil Marketing vont disparaître du paysage entre janvier et avril 2021, avant de réapparaître ces derniers jours dans une opération médiatique sans précédent, en vue se faire payer un plan social qui n’a jamais existé que dans les esprits de quelques meneurs.
En effet, dans le cas de GOM, il n’a jamais été question de plan social nous informe une source proche de l’ONEP qui s’est désolidarisée du mouvement. « Il s’agit d’un licenciement économique, l’obligation de l’employeur se limitant au paiement des droits légaux selon une nomenclature inscrite dans la loi gabonaise. » Alors, après quoi courent les anciens de GOM qui ont poussé le vice récemment jusqu’à investir les locaux de la GOC ? Et à commander des émissions télévisées à charge contre le gouvernement ?
Où étaient donc passé la verve de ces employés quand leur entreprise servait de trésorerie privée à quelques-uns de leurs anciens dirigeants ? Comparés aux déflatés d’autres entités publiques notamment la Poste, la Banque Gabonaise de Développement, les agents de Gabon Oil Marketing ont été traité avec respect. Chiche à eux de pointer les manquements à la loi et de les porter devant les juridictions compétentes, ou de prendre ce temps pour se reconvertir dans autre chose que le chantage médiatique.