Ministre d’Etat à l’intérieur et en charge des collectivités locales, Lambert Matha a affiché un mépris sans nom quant aux interrogations des populations sur le service dont il a la charge et notamment la polémique autour de la gestion des déchets.
Alors que la polémique gronde sur les réseaux sociaux et dans la presse sur l’état d’insalubrité de la ville, l’ancien secrétaire général du Ministère de l’intérieur pendant plus de dix ans, a estimé qu’il n’avait pas à se justifier. Malgré la relance des journalistes sur le fait que le marché de la collecte d’ordures serait entachée de malversations financières mettant à profit l’association AGLI au détriment de Clean africa, le Ministre d’Etat est resté de marbre.
A l’heure de la transparence sur la gouvernance prônée par Ali Bongo Ondimba et sur le devoir de rendre des comptes à la population, essence même de l’émission « Face à Vous », Lambert Matha est resté de marbre. Une attitude qui n’a pas manqué de révolter ses compatriotes qui attendent, à juste titre, que les gestionnaires de l’argent public puissent leur expliquer comment est utilisé l’argent public.
Les contribuables attendent ainsi de savoir si les présomptions de détournement de fonds, qui ont coûté sa place dernièrement au maire de Libreville Eugene Mba, sont avérées ou du moins, que le Ministre puisse s’en expliquer. D’autant qu’on parle de décaissement d’urgence de fonds au bénéfice d’AGLI qui, dépourvu de matériel adéquat, a été dans l’incapacité d’effectuer le travail demandé. Mais aussi, du fait que tout ce pan de l’administration soit gérée par son conseiller Mme Singatady, qui n’est autre que la sœur de son épouse Mme Désirée Singatady, et dont les compétences en la matière n’ont jamais été démontrées.
« Le soldat », comme il aime à s’appeler, balaie d’un revers de la main les légitimes aspirations des ceux même qui lui permettent d’occuper son poste et refuse d’éclaircir leurs lanternes sur l’appel d’offres restreint d’environ deux milliards, qui a vu des entreprises inconnues au bataillon remporter le pactole. Le temps passe, les sanctions tombent mais certaines habitudes ont donc la peau dure… Comment prôner l’exemplarité à ses troupes quand il apparaît que l’on n’est pas soit même capable de se l’appliquer ? Comme le poisson pourri toujours par la tête, les populations comprennent aisément pourquoi les policiers continuent leur racket quotidien impunément, aux yeux et à la barbe de ceux-là même qui sont censés faire respecter la loi.